Retirer un 2e pilier n'est pas sans conséquences

24 heures et Tribune de Genève

Philippe Doffey
Directeur

Avec le phénomène de bulle immobilière qui risque de survenir sur l’arc lémanique, les familles romandes n’échappent pas aujourd’hui au problème de la cherté des maisons et appartements en vente ou à construire. De ce contexte de pénurie et prix élevés découle la décision de certains assurés de puiser dans les avoirs de leur 2e pilier pour obtenir les fonds propres nécessaires à leur projet immobilier. En vertu de la législation en vigueur, la personne qui souhaite retirer cet argent ne va pas rencontrer de difficultés particulières. Une telle décision génère toutefois des impacts à considérer avant de se lancer.

Prélever une partie de son 2e pilier dans le but de financer l’achat d’un logement soumet l’assuré au paiement d’un impôt allégé et progressif. Par exemple, un homme marié habitant Lausanne qui retire 50 000 francs pour les transférer sur son projet immobilier devra payer environ 2200 francs sous forme d’impôts fédéral, cantonal et communal. Celui qui en retire 150 000 s’acquittera de quelque 11 000 francs de taxes. Il faut bien se rendre compte que le montant destiné aux impôts ne peut être déduit du montant transféré et doit donc être puisé dans l’épargne privée. Entre fisc et notaire, les frais représentent environ 5% de la valeur de l’investissement.

Deuxièmement, si l’assuré ne reconstitue pas cet avoir avant sa retraite, ses prestations vont logiquement baisser. Enfin, rappelons aussi qu’en fonction du règlement de la caisse de pensions, l’opération peut également diminuer les prestations de risque immédiates, soit les prestations en cas d’invalidité et de décès.

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