Pour de l'immobilier responsable

24 heures et Tribune de Genève

José Carlos Molina
Directeur

Trouver acquéreur n’est pas un souci pour un propriétaire désirant vendre son bien. En revanche, tomber sur le bon repreneur est moins évident. On constate la hausse des prix du logement que génère une certaine spéculation sur l’arc lémanique et les conséquences que cela a sur les familles désirant acheter ou louer leur demeure. Comment s’assurer que l’exploitation de son bien soit poursuivie en phase avec un développement durable de l’économie locale?

Fort heureusement, il existe sur le marché une série d’acteurs motivés par la pérennité des immeubles, comme par exemple les caisses de pensions. Pour ces institutions, investir dans la pierre est un placement calculé sur le long terme, visant surtout à garantir le financement des prestations de rente. Certainement plus noble que la simple recherche d’une plus-value rapide, cette motivation mérite d’être prise en considération par les privés ou les collectivités souhaitant mettre en vente un terrain, un bâtiment, voire un projet complet. Pratiquer cet acte responsable ne veut pas pour autant dire qu’il faille renoncer à tirer un prix intéressant de son bien immobilier. Mais maximiser son profit peut avoir de lourdes répercussions sur la politique appliquée ensuite à la gestion ou valorisation de l’objet.

Parallèlement, un autre enjeu prend place, surtout dans les villes: assurer un niveau suffisant de mixité sociale dans les quartiers. Des loyers trop chers en ville poussent les jeunes et les familles à se loger en périphérie à prix plus raisonnable. Avec le risque d’être remplacés par de nouveaux arrivants aux salaires confortables mais aux profils moins attachés à la vie sociale locale. Nombre de grandes cités européennes en ont déjà fait la triste expérience. Plus que jamais, les caisses de pensions ont un rôle important à jouer, en agissant de manière responsable dans le développement de leur parc immobilier.

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