24 heures et Tribune de Genève
Damien Bianchin
Directeur
Les institutions de prévoyance comptent en moyenne plus d’un tiers des placements en obligations. Cette part s’élève à près de 50% si on considère les autres types d’investissements sensibles aux taux d’intérêt, qui n’ont cessé de baisser depuis plus de vingt ans. Les rémunérations qui s’affichent actuellement sont de l’ordre de 0% pour la liquidité et de 1 à 2% pour les obligations à long terme, alors que ces chiffres s’élevaient à 9% et 7% respectivement en 1990. Au début des années 2000, les rendements étaient encore à environ 4%.
Si on part du postulat que nos caisses de pension ont un besoin de rentabilité de l’ordre de 3,5 à 4% à long terme, on comprend la difficulté vécue depuis quelques années. Sans compter qu’elles doivent faire face à de nombreuses chutes boursières et monétaires, ainsi que des défaillances de débiteurs (même étatiques). Certains prédisent déjà une nouvelle crise, cette fois sur l’immobilier.
Aujourd’hui, les experts nous parlent de risque de hausse de taux. La norme comptable exige de comptabiliser les placements à la valeur de marché en faisant comme si elles étaient vendues. En période de hausse des taux d’intérêt, ces moins-values comptables affectent les comptes des caisses de pension à court terme. Pourtant, ça n’est pas vraiment un danger à long terme. En effet, les liquidités disponibles et à réinvestir se feraient à des taux d’intérêt plus élevés, améliorant ainsi la rentabilité future des institutions de prévoyance. De plus, elles pourraient revenir plus facilement dans ce type d’investissements peu risqués.
Ainsi, malgré un premier impact négatif, une hausse des taux est favorable à la rentabilité des caisses de pension à long terme. N’ayons aucune crainte de ce phénomène. Le seul vrai risque pour les caisses de pension serait que les taux restent à un niveau bas.
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