24 heures et Tribune de Genève
Serge Ledermann
Directeur
La rentrée a été fructueuse sur les marchés financiers. C’est grâce, une fois encore, à l’action déterminée des banques centrales. Le calendrier politique chargé (notamment en Europe) n’a réservé aucune mauvaise surprise, exceptionnellement. Des signes d’apaisement ont été ressentis dans la zone euro, à la suite des paroles fortes du gouverneur Mario Draghi et de l’accord de la Cour constitutionnelle allemande pour la création du Mécanisme européen de stabilité. Ils sont un soutien important à la hausse des actifs à risque.
Le changement de philosophie de la Banque centrale européenne présente quatre avantages. Premièrement, il lie l’achat d’obligations gouvernementales à des conditions (notamment la demande d’aide des Etats concernés). Deuxièmement, il se concentre sur les échéances courtes de ces obligations. Troisièmement, il promet de stériliser les actions engagées pour éviter une montée de l’inflation. Enfin, il affirme que la monnaie européenne est irréversible. Autant de signaux forts visant à réduire le risque d’éclatement de l’euro.
Plus délicate est l’analyse de la décision de la Réserve fédérale américaine, qui lance un 3e programme d’assouplissement monétaire alors que l’économie poursuit son chemin de croissance (certes modeste). Son objectif est clairement de soutenir le marché immobilier en concentrant les achats sur les obligations adossées aux emprunts hypothécaires. La poursuite de la reprise dans ce secteur est jugée essentielle, au travers de l’effet richesse et de l’emploi généré dans les domaines connexes de la construction et de l’aménagement.
Pour l’instant, les vents contraires de la croissance sont en partie compensés par l’action des banques centrales. A moyen terme, il est important que les mesures structurelles prennent le relais, dans les pays développés, afin de retourner à un meilleur équilibre entre finances publiques et croissance.
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