En Suisse, de plus en plus de personnes sont attirées par le travail à temps partiel. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2022, près 60% des femmes actives travaillaient à temps partiel contre 18% des hommes. Une fois à l’âge de la retraite, cette différence se traduit par des rentes bien plus basses, en particulier pour les femmes. Comment pallier cette situation, planifier et épargner pour sa retraite? Dans la section FAQ, vous trouverez des réponses qui vous aideront à y voir plus clair.
En partenariat avec le magazine Femina, découvrez ci-dessous le témoignage de femmes qui travaillent à temps partiel et qui nous partagent leur expérience professionnelle.
Si vous souhaitez en savoir davantage sur votre situation de prévoyance, n’hésitez pas à prendre contact avec nous.
- Qu'est-ce que système des 3 piliers Suisse et comment fonctionne-il?
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Le système des 3 piliers en Suisse est un concept clé de la sécurité sociale et de la prévoyance pour la retraite. Il est conçu pour garantir aux citoyens suisses un niveau de vie adéquat pendant leur retraite. Les trois piliers sont les suivants :
Le premier pilier est une assurance obligatoire gérée par l'État suisse. Elle fournit une rente de base aux retraités et à leurs survivants. Les cotisations sont prélevées sur les revenus des travailleurs, et le montant de la rente dépend des années de cotisation. Les prestations de l'AVS sont financées par les travailleurs actuels pour soutenir les retraités actuels.
Le deuxième pilier est une prévoyance professionnelle obligatoire, généralement gérée par des fonds de pension (caisses de pension). Les employeurs et les employés cotisent à ce pilier pour financer des rentes complémentaires et des prestations d'invalidité. Le montant de la prestation dépend des cotisations versées et de la performance des investissements.
Le troisième pilier est composé de deux parties. Le pilier 3a est destiné à l'épargne individuelle à long terme, avec des avantages fiscaux. Il s'agit d'un compte d'épargne retraite où les particuliers peuvent cotiser volontairement pour compléter leur retraite. Le pilier 3b, quant à lui, englobe d'autres formes d'épargne et d'investissement, telles que les comptes d'épargne, les investissements en actions et les assurances-vie.
- Pourquoi les femmes en Suisse sont-elles confrontées à des rentes de retraite insuffisantes?
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Les femmes en Suisse se retrouvent souvent avec des rentes de retraite insuffisantes en raison de plusieurs facteurs. Beaucoup travaillent à temps partiel, ce qui entraîne des revenus plus faibles. De plus, certaines femmes n'ont pas de 2e pilier (la prévoyance professionnelle obligatoire) ou disposent de cotisations insuffisantes en raison d'une activité professionnelle à temps partiel.
- Quelle est la différence entre les rentes AVS des femmes et des hommes en Suisse?
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En ce qui concerne les rentes AVS, la différence entre les femmes et les hommes en Suisse est assez faible. Cela s'explique en partie par des compensations accordées aux mères qui ont réduit leur temps de travail pour des tâches éducatives, ainsi que par des bonifications pour les proches aidants et la solidarité entre conjoints mariés.
- Comment se traduit l'inégalité entre les femmes et les hommes au niveau du 2e pilier en Suisse?
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Selon l'Office fédéral de la statistique, en 2021, les femmes en Suisse touchaient une rente moyenne inférieure aux hommes de près de 39% au niveau du 2e pilier. Les femmes qui ont des emplois à temps partiel ou qui ont interrompu leur activité professionnelle pendant un certain temps sont particulièrement touchées par cette inégalité.
- Comment les femmes en Suisse peuvent-elles améliorer leur situation financière à la retraite?
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Pour améliorer leur situation financière à la retraite en Suisse, les femmes peuvent envisager de cotiser au 3e pilier A, qui est un capital d'épargne déductible du revenu imposable. Il est recommandé de discuter des finances du couple, de la répartition des tâches éducatives et d'établir un cadre commun dès le début de la vie commune. Les couples en union libre devraient également inscrire leur concubin(e) comme bénéficiaire en cas de décès auprès de leur caisse de pension.
- Comment les femmes peuvent-elles préparer leur retraite plus tôt?
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Pour préparer leur retraite plus tôt, les femmes en Suisse devraient commencer à épargner et à investir de manière proactive. Elles peuvent également consulter des experts financiers pour élaborer un plan financier adapté à leurs besoins et objectifs de retraite. Il est essentiel de prendre en compte les disparités de genre et de s'informer sur les dispositifs d'épargne et de retraite spécifiques aux femmes.
- Pourquoi est-il important pour les femmes de cotiser à l'AVS dès l'âge de 18 ans?
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Cotiser à l'AVS dès l'âge de 18 ans est essentiel pour garantir une retraite financièrement stable. Même si une femme ne perçoit pas de salaire, il est important de cotiser à l'AVS, car cela contribue à sa sécurité financière à long terme.
- Comment éviter les "trous" de cotisation au 2e pilier en Suisse?
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Pour éviter les "trous" de cotisation au 2e pilier, il est recommandé aux femmes qui ont cessé leur activité pendant quelques années de racheter des années de cotisation. Cette démarche est basée sur le montant qu'elles auraient accumulé si elles n'avaient pas arrêté de travailler, en prenant en compte leur salaire actuel. Le rachat peut être effectué en plusieurs tranches et sur plusieurs années.
- Quels sont les avantages de ne pas cesser de travailler ou de ne pas diminuer son temps de travail de manière significative?
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Garder un emploi ou limiter la réduction du temps de travail autant que possible présente plusieurs avantages. Cela permet de maintenir une continuité dans les cotisations au 2e pilier, réduisant ainsi les disparités de rente à la retraite. De plus, encourager les hommes à travailler à temps partiel et partager les tâches éducatives avec les mères contribue à l'égalité entre les sexes.
- Comment faire face aux défis liés à la garde des enfants en Suisse?
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En Suisse, la garde des enfants peut être un défi en raison de la disponibilité limitée et du coût élevé des places en garderie ou en accueil parascolaire. Pour surmonter ces obstacles, il est conseillé de planifier la garde des enfants de manière anticipée. Les femmes peuvent explorer différentes options de garde, telles que les crèches, les assistantes maternelles ou les solutions familiales. La planification précoce et la recherche de solutions abordables peuvent permettre aux mères de continuer à travailler après le congé maternité.
- Comment contribuer à l'égalité entre femmes et hommes en matière de retraite en Suisse?
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Contribuer à l'égalité entre femmes et hommes en matière de retraite en Suisse implique de sensibiliser à l'importance de cotiser à l'AVS, de prévenir les "trous" de cotisation au 2e pilier, de maintenir un lien avec le monde du travail, et de partager équitablement les responsabilités parentales. Encourager les hommes à travailler à temps partiel et les femmes à maintenir leur carrière tout en s'occupant des enfants est essentiel pour réduire les disparités de rente à la retraite.
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Quelques témoignages parus dans le Femina du 5 mars 2023
«Je ne veux pas dépendre financièrement d’un homme»
Émilie Perrolaz est infirmière. Elle est salariée à 50% et indépendante pour les 50% restants. Elle propose des séances d’hypnose et de sophrologie dans son cabinet privé de La Côte. Ayant travaillé en France, puis en Suisse à partir de 2006, elle ne cotise pas depuis très longtemps dans un 2e pilier et ses avoirs ne sont pas très élevés. Elle a donc ouvert plusieurs comptes 3e pilier afin de compléter sa prévoyance.
«La famille de ma mère était d’origine paysanne et avait pour principe de mettre du grain de côté pour passer l’hiver… J’ai été éduquée avec une mentalité d’anticipation et je suis donc prévoyante. En tant qu’infirmière, j’ai vu des femmes qui se sont retrouvées dans des situations délicates, sans compte en banque à leur nom et avec leur rente AVS gérée par leur mari. Il est hors de question que je dépende financièrement d’un homme.» La quadragénaire envisage de se mettre totalement à son compte prochainement. «Une fois que j’aurai sauté le pas, je souscrirai à une assurance perte de gains afin de pallier les imprévus.»
«La prévoyance fait partie de mes dépenses prioritaires»
Les clients de Noémie Glardon ne sont pas des clients comme les autres et pour cause: ce sont des chats! La trentenaire s’est mise à son compte en 2022 en tant que cat-sitter (loveyourcat.ch). C’est elle qui s’occupe des félins lorsque leurs propriétaires sont absents. «J’ai une formation d’employée de commerce, mais j’ai réalisé que ma place n’était pas derrière un bureau. Je voulais faire autre chose qui m’intéressait davantage.»
Elle a donc suivi une formation pour devenir cat-sitter, activité qu’elle avait commencée pour dépanner des connaissances de temps en temps. La demande étant forte, elle a sauté le pas et s’est lancée en indépendante à 100%. «J’ai décidé de retirer mon 2e pilier de ma caisse de pension dans l’idée de l’investir ailleurs. J’ai également conclu une assurance perte de gains maladie et accident, et un 3e pilier. Cela représente des frais, mais la prévoyance fait partie de mes dépenses prioritaires. C’est important.»
La trentenaire, dont les journées de travail sont parfois bien longues et incluent les week-ends, s’épanouit dans son activité. Elle exerce également le métier de nutritionniste pour chiens et chats et est en train de suivre une formation de comportementaliste pour chats. «Je ne sais pas si je vais être cat-sitter jusqu’à la retraite, car c’est un travail très prenant et je fais de grosses semaines de travail. Je suis jeune, alors ça me convient pour le moment.»
«J’ai dix employeurs différents, mais je ne cotise plus au 2e pilier»
Saida Charpilloz ne chôme pas. Salariée à 100%, elle cumule les heures de travail en tant que concierge et femme de ménage. «Je reçois quinze certificats de salaire pour dix employeurs différents, mais depuis l’an dernier, je ne cotise plus dans un 2e pilier car aucun de ces salaires n’arrive au montant minimum pour y être assujetti. Je souhaiterais continuer à cotiser, car mon salaire global me le permet. Mais bien que cela soit possible, il y a beaucoup de tâches administratives, de paperasse à remplir et je n’ai pas le temps de faire tout cela, car c’est un casse-tête qui est clairement rédhibitoire.»
Pour rappel, une personne qui, comme Saida Charpilloz, cumule plusieurs emplois salariés pour un salaire global supérieur à 22’000 francs peut demander à l’un de ses employeurs de l’affilier à sa caisse de pension. C’est à lui ensuite de récupérer auprès des autres les différentes parts de cotisations. Autant dire que dans les faits, rares sont les entreprises qui s’y frottent…
La quadragénaire s’inquiète pour sa retraite. «Que vais-je toucher si je ne peux pas compter sur une rente 2e pilier?» Malgré une situation de prévoyance fragile, Saida Charpilloz gagne trop pour profiter des subsides à l’assurance maladie ou d’autres prestations complémentaires. «J’aime travailler et je suis en mesure de m’en sortir seule tant que je suis en santé, mais le système est mal fait pour des femmes comme moi. Il faut trouver une solution pour que le 2e pilier soit obligatoire et au prorata du salaire, comme l’AVS.» Cette mère de famille divorcée arrive toutefois à verser un peu d’argent dans un 3e pilier. «C’est mieux que rien, mais ce n’est pas une rente. Si je vis très longtemps, le capital investi dans ce 3e pilier ne sera pas suffisant», conclut-elle.