Berivan Onal travaille auprès de Retraites Populaires en tant que Gestionnaire de dossiers dans le service médical. Elle s’y occupe des assurés en arrêt de travail pour cause de maladie de longue durée. Mariée, Berivan Onal aime beaucoup lire et marcher pour se libérer l’esprit.
Quel était votre projet professionnel lorsque vous étiez enfant?
Enfant je rêvais de devenir policière comme une dame que j’avais aperçue dans la rue. Elle portait un uniforme et la ceinture caractéristique avec une arme. Cela m’a fascinée.
Comment se fait-il que vous travailliez maintenant dans la prévoyance professionnelle?
Avec l’avancement de mes études, j’ai atterri dans le monde des assurances sociales. Cela a déjà commencé à m’intéresser dans le cadre de mon cours d’économie au gymnase. Finalement, j’ai postulé pour une place de stage auprès de Retraites Populaires et par chance j’ai été prise. Cela me convenait bien car j’en avais un peu marre des études.
La prévoyance vieillesse est au coeur de votre travail. Qu’est-ce qui vous attire dans ce domaine?
Ce qui m’interpelle le plus dans mon travail, c’est l’aspect social. J’aime aider les gens et les renseigner sur les assurances sociales dans le cadre du service médical. Je constate dans mes contacts avec les assurés qu’ils ne sont pas assez informés. On anticipe sa prévoyance, mais on ne prévoit pas de tomber malade.
Comment votre environnement personnel réagit-il à votre domaine professionnel – avec intérêt ou plutôt avec incompréhension?
Il n’y a pas eu vraiment de réactions au sens propre du terme ni dans l’une ni dans l’autre direction. Mon entourage m’a suivie dans mon choix professionnel. J’ai toujours été déterminée à poursuivre mon but de continuer dans ce domaine. De toute façon, je ne parle pas souvent de mon métier. Je n’aime pas trop mélanger ma vie professionnelle et ma vie privée.
Pourquoi les personnes de votre âge devraient-elles déjà se préoccuper de leur prévoyance vieillesse?
Les jeunes d’aujourd’hui commencent à travailler de plus en plus tard, souvent après leurs 25 ans. C’est pourquoi beaucoup d’entre eux ont des lacunes dans leur prévoyance professionnelle. Je leur conseillerais de faire des rachats dans leur caisse de pensions en jeune âge. Cela coûte alors moins cher et est également déductible des impôts.
Comment vous préparez-vous déjà à la retraite ?
J’ai fait des rachats quand j’ai commencé à travailler à mon poste actuel car j’avais des lacunes. En effet, j’ai travaillé un certain temps à 80%. J’ai un 3e pilier avec une solution de compte d’épargne. Je n’aime pas prendre de risques en matière de placements. C’est pourquoi, je n’investis pas dans les actions ou les obligations.
On parle beaucoup de la redistribution des jeunes vers les retraité(e)s. Vous sentez-vous traité de manière équitable dans le cadre des 1er et 2e piliers?
Le 1er pilier repose sur un système par répartition, c’est-à-dire de solidarité intergénérationnelle. Le taux de contribution y est relativement haut. Il a d’ailleurs été augmenté. On ne sait pas comment ça va se passer plus tard. Notre rente future ne couvrira certainement pas le minimum vital. Je trouve que le 1er pilier n’est pas vraiment équitable. J’y ressens une certaine injustice. Quant au 2e pilier en système de capitalisation, je me pose moins de questions. Mes cotisations alimentent mon compte d’épargne individuel.
Si vous avez un souhait pour une réforme de la LPP, quel est-il?
J’ai un souhait de réforme par rapport aux femmes en emploi à temps partiel. Dans le système actuel, elles sont très mal assurées. Je voudrais mettre en place un système pour tenir compte de leur situation particulière. Je pense à un système qui reprendrait au sein du 2e pilier le concept des bonifications pour tâches d’assistance du 1er pilier.
Entrevue: Anne Yammine, rédactrice «Prévoyance Professionnelle Suisse»
Actualités 30/2022, édition: vps.epas