Les impacts du temps partiel

Le travail à temps partiel est un modèle bien répandu en Suisse. Environ 39 % de la population active dont une forte majorité de femmes le pratique. Le temps partiel, s’il est choisi, répond souvent au besoin d’apporter un équilibre entre vie privée et vie professionnelle.

Xavier Grandjean
Conseiller financier avec brevet fédéral

Cependant ce modèle de travail ne comporte pas que des avantages: un taux d’occupation réduit conduit bien souvent à des lacunes dans la constitution de sa prévoyance.

Dans l’intention du législateur, le cumul des rentes du 1er et 2ème pilier doit permettre de maintenir le niveau de vie antérieur, couvrant environ 60% du dernier salaire. Avec le temps partiel, la situation de prévoyance peut contenir des lacunes. Dès lors, le pourcentage peut se révéler bien inférieur aux 60% du dernier salaire. Ceci n’est pas une fatalité, mais il est nécessaire d’analyser sa situation avec du recul et prendre les dispositions adéquates.

Les lacunes de prévoyance s’expliquent essentiellement en analysant le fonctionnement du deuxième pilier (LPP). Premièrement, la loi prévoit un salaire minimum pour adhérer au 2ème pilier de 22'050 francs. Ce seuil a pour conséquence, d’exclure les personnes cumulant un ou plusieurs emplois pour des salaires inférieurs à cette limite, même si, cumulés ils la dépassent.

Le deuxième point correspond à la déduction de coordination. Afin d’harmoniser le 1er et le 2ème pilier et éviter une sorte de double assurance des salaires, le législateur a introduit, dans le cadre de la loi sur la prévoyance professionnelle, une déduction de 25'725 francs appliquée au revenu annuel du travailleur. Cette déduction intervient quel que soit son taux d’activité et par emploi, en cas de cumul d’emplois. Cependant, certaines institutions peuvent proposer une déduction de coordination proportionnelle au taux d’activité.

Si le travail à temps partiel répond, de plus en plus, au besoin de trouver un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle, il ne faut pas sous-estimer les effets pénalisants sur la prévoyance, notamment en termes de lacunes de cotisation.

Une prise de conscience et un conseil adapté peut aider à trouver les bonnes solutions en fonction de sa situation et ses objectifs.