Le magazine de Retraites Populaires

van life

Éclairage

Voyager différemment

sep 2021 - 5 minutes

Depuis l’arrivée des vols low cost, les voyages en transports terrestres se sont peu à peu dépopularisés. Mais il semblerait que les habitudes soient en train de changer. Le train, le camping-car et le vélo connaissent actuellement un regain d’intérêt dans toute l’Europe, et les Suisses ne font pas exception.

Au moment de choisir sa prochaine destination de vacances, une nouvelle question se pose: comment s’y rendre? Alors que l’accès en avion aux différentes capitales européennes était devenu la norme, cette année particulière et la nécessité de réduire notre impact écologique a été pour beaucoup l’occasion de s’essayer à de nouvelles pratiques.

 

Se réveiller dans un autre pays

Considéré pendant longtemps comme un transport désuet, le train de nuit devient peu à peu le nouveau dada des jeunes générations. Le but n’est plus d’arriver au plus vite à destination mais de vivre une expérience, celle de se réveiller dans un autre pays. D’après les CFF, nombreux sont celles et ceux qui ont succombé à cette promesse: les passagers nocturnes ont augmenté de 25% entre 2019 et 2020. En 2021, la demande ne désemplit pas, à tel point que l’institution ferroviaire a décidé d’élargir son offre. Amsterdam, Rome et Barcelone seront ainsi à portée de rails depuis la Suisse d’ici 2024!

 

Adopter la «van life»

Qui n’a jamais rêvé de vivre un road trip au volant d’un bus VW? Les années hippies et les nombreux films qui retracent cette époque ont indéniablement associé les voyages en van à une vie de bohème. Instagram et ses hashtags sont depuis passés par-là et n’ont fait que renforcer cette approche romantique du voyage, allant jusqu’à lui donner un nom: la «van life» (ou #vanlife). Il ne s’agit plus de se déplacer mais d’adopter un véritable mode de vie. Résultat, les ventes de camping-cars et de bus aménagés connaissent une hausse de 37% par rapport à l’année dernière selon auto-suisse. Les sites de location sont également pris d’assaut et affichent parfois plusieurs mois d’attente. Les librairies quant à elles cumulent les ventes d’ouvrages sur ce sujet à l’approche des jours fériés.

 

Pédaler pour voyager

En quelques années, le cyclotourisme est passé d’une pratique réservée à une communauté de téméraires à une façon de voyager qui touche un public de plus en plus large. Co-fondateur de l’Association romande pour le voyage à vélo, Edgar Haldimann confirme cette évolution. «On nous demande de plus en plus d’itinéraires découvertes pour une première expérience à vélo». Selon lui, outre la fermeture temporaire des aéroports, la quête générale d’un ralentissement de la vie est la raison principale de ce succès. Et à celles et ceux qui douteraient de leur condition physique pour se lancer, il répond que ce type de voyage est accessible à tous. «L’aventure commence dès le pas de la porte. Ensuite il s’agit d’adapter la distance à parcourir à ses propres capacités.»

 

Dans tous les cas, le mot d’ordre est de prendre son temps et de laisser défiler les paysages jusqu’à l’arrivée. Et si le trajet faisait désormais partie intégrante du voyage?