Une consommation responsable

Parmi les leçons enseignées par la crise de la COVID, la solidarité et le retour aux plaisirs locaux figurent parmi les rares aspects positifs qui nous marqueront durablement. Lors des deux semi-confinements, nous avons appris à mieux apprécier les gens et les choses qui nous entourent et avons quelque peu changé nos modes de consommation, nous adaptant à une situation inédite. Si l’achat de produits en ligne a augmenté, il s’est accompagné d’une prise de conscience dans le but de soutenir l’économie locale. Ainsi, des plateformes comme farmy.ch, qui propose et livre à domicile des produits locaux selon la région, connaît depuis quelques mois un succès grandissant. Une tendance qui n’a pourtant pas attendu l’arrivée du coronavirus pour s’affirmer, tant la consommation de produits locaux a, depuis plusieurs années, convaincu toujours plus d’adeptes soucieux de consommer responsable.

L’envie de participer

L’expression de cette tendance se traduit aussi par le succès d’un concept responsable et positif : les épiceries participatives. Organisées sur le mode de la coopérative avec achat de parts sociales, ces structures proposent à leurs membres des produits locaux à des tarifs préférentiels en échange de deux à trois heures de travail par mois pour l’épicerie.

De la récolte auprès des producteurs à la mise en étals des produits, en passant par le nettoyage des locaux, les coopératrices et coopérateurs participent directement à la vie de l’épicerie. Une démarche qui vise à valoriser la consommation locale tout en promouvant la richesse sociale que permettent ces lieux de rencontre. Pour Pilar Aguita-McKay, responsable de l’épicerie Le Jardin Vivant, qui vient d’ouvrir au centre de Lausanne, « ce modèle permet de choisir nous-mêmes les produits que nous souhaitons consommer et d'en tracer très précisément l'origine. C'est aussi un système qui promeut le lien social entre les coopérateurs et un retour à une consommation en phase avec les saisons. »

Deux roues et récup’

Un autre phénomène, celui de la mobilité douce et du vélo en particulier, a également pris de l’importance ces derniers mois. Peu encline à utiliser les transports publics en temps de pandémie, une part croissante de la population privilégie aujourd’hui la petite reine pour se déplacer, prenant d’assaut les magasins de vélos, qui peinent à honorer toutes les com- mandes. Les magasins proposent aussi leurs services de réparation, faisant écho à une autre tendance, celle de réparer, recycler et récupérer plutôt que jeter. Repair-cafés, ateliers de réparation ou magasins de brocante
rencontrent toujours plus de succès, démontrant là aussi une prise de conscience sur une manière de consommer plus raisonnée et responsable. De plus en plus de consommateurs font ainsi réparer leurs appareils et en prolongent ainsi la vie. Il génèrent par là moins de déchets et font économiser un peu d'argent. Cette approche semble façonner durablement notre société. Une approche en phase avec cette consommation plus responsable qui s'installe dans nos vies.