Commerce phygital : plus durable ?

Ayant fait les belles années de la consommation de masse, le modèle des hypermarchés et grandes surfaces commerciales en périphérie est en train de s’essouffler. C’est que la nouvelle génération de consommateurs, plus urbaine, n’y adhère plus vraiment. Vivant souvent dans les centres-villes, ces derniers ne possèdent pas de voiture, privilégient les transports publics ou la mobilité douce et préfèrent consommer local. Pour y remédier, certaines grandes enseignes ont déjà commencé à réinvestir les centres-villes pour s’adapter à cette demande. Avec comme outils toute une série d’initiatives digitales.

Plus pour l’environnement

Des marques comme Ikea ou La Redoute, connues jusque-là pour leurs grandes surfaces commerciales hors des centres urbains, ont ainsi ouvert des magasins plus petits dans le centre de certaines grandes villes européennes pour y exposer leurs produits dans des show-rooms où il est possible pour le client de les commander au moyen de tablettes électroniques, puis de se les faire livrer à domicile. Certaines enseignes de supermarchés ont, quant à elles, mis sur pied de petits points de collecte en ville pour venir récupérer soi-même certains achats effectués en ligne. Des modes d’achat qui évitent ainsi les déplacements individuels en voiture, mais aussi la construction de grandes surfaces de vente énergivores. Un plus pour l’environnement, rendu possible par la culture digitale. 

Plus d’un achat
en ligne sur deux
est effectué depuis
un smartphone

Les petits commerces de proximité eux aussi sont en train de se réinventer avec de nouveaux concepts liés au numérique. Beaucoup de petites enseignes locales profitent de leur plateforme de commerce en ligne pour proposer aux clients de passer commande depuis chez eux et de se rendre au magasin uniquement pour récupérer la marchandise. Une manière de mieux gérer les stocks pour le revendeur et de passer moins de temps en magasin pour l’acheteur. Mais là où les petits commerces peuvent aussi améliorer leur attractivité et leur compétitivité, c’est en intégrant dans leurs points de vente des outils digitaux afin de faciliter la vente.

Le phygital, c’est quoi ?

Cette rencontre entre le magasin physique et les techniques digitales porte le doux nom de phygital, un mot-valise pour traduire un concept marketing créé en 2013 et qui désigne un point de vente physique qui intègre les méthodes du monde digital afin d’améliorer l’expérience du client. Cela se traduit par la présence de bornes électroniques ou de tablettes sur le lieu de vente, voire même d’outils de réalité virtuelle, afin d’orienter le client dans ses achats. Les méthodes de paiement y sont également totalement digitalisées, de sorte que le vendeur, débarrassé de son rôle de caissier, peut se consacrer pleinement au conseil.

Bien que le commerce en ligne était jusque-là montré du doigt comme l’une des raisons principales de la fermeture d’un grand nombre de commerces en ville, leur salut pourrait bien venir du digital. Une application intelligente et pragmatique des nouveaux outils numériques représente autant de belles cartes à jouer pour revitaliser nos centres-villes et donner un coup de pouce à un commerce de proximité plus durable.