De vous à nous - Finance
L’Institution de Lavigny voit plus grand
juin 2020 - 5 minutes
Pour le compte de la Caisse de pensions de l’Etat de Vaud (CPEV), Retraites Populaires a investi dans la rénovation et l’agrandissement des installations de l’Institution de Lavigny, qui améliorera ainsi ses services dans le domaine de la neuroréhabilitation.
Fondée en 1906 pour accueillir et traiter les personnes atteintes d’épilepsie, l’Institution de Lavigny poursuit aujourd’hui cinq missions centrées autour de la prise en charge des troubles neurologiques : l’hébergement de personnes vivant avec un déficit intellectuel ; un hôpital prodiguant des soins en neuroréhabilitation ; des ateliers protégés spécialisés dans l’accueil de personnes vivant avec un déficit intellectuel ; une école dispensant un enseignement spécialisé pour les jeunes en difficulté scolaire en raison d’autisme, troubles du développement ou dyslexie ; le centre d’accueil Plein Soleil à Lausanne pour les personnes avec pathologies neurologiques chroniques. Au total, selon le directeur de l’institution Thierry Siegrist, cela représente quelque 500 personnes accueillies sur ces différents sites.
Grâce à un financement de la Loterie romande, du Canton de Vaud et de la CPEV gérée par Retraites Populaires, l’Institution de Lavigny est en pleine phase de travaux dont le but est d’agrandir l’hôpital et de rénover le bâtiment central existant en augmentant également sa surface. L’institution passera ainsi de 41 à 65 lits hautement spécialisés pour le traitement des patients en neuroréhabilitation et son centre de recherche passera de 150 m2 à 500 m2. Elle deviendra ainsi l’un des plus importants centres de neuroréhabilitation de Suisse. Le tout en ayant recours à des matériaux et techniques garantissant une efficience énergétique, comme une isolation performante, un chauffage à pellets et l’installation de panneaux solaires pour la production d’énergie.
Cette nouvelle structure deviendra le haut-lieu d’un partenariat avec le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) en matière de neuroréhabilitation. Certains lits du CHUV seront transférés à Lavigny et une équipe médicale universitaire constituée de médecins du centre hospitalier collaborera sur place à l’Institution de Lavigny pour y apporter son savoir-faire et partager le résultat de ses recherches. Des synergies qui feront avancer la recherche et le traitement en neuroréhabilitation.
65
Lits hautement spécialisés
Chaque patient est pris en charge par une unité de
spécialistes équipés du matériel médical le plus
performant.
3 questions au Professeur Philippe Ryvlin
Le Professeur Philippe Ryvlin est Chef du Département des Neurosciences cliniques du CHUV, qui va allier ses compétences pour créer un partenariat avec l’Institution de Lavigny. Il nous explique ici les bénéfices de telles synergies.
Quelle importance revêt à vos yeux la rénovation de l’Institution de Lavigny ?
L’existence d’une telle institution est un enjeu de santé publique et son agrandissement, en cours actuellement, est une preuve de la prise de responsabilité des autorités envers un tel enjeu. Il s’agit en effet d’un engagement fort de la part du Canton, qui s’adresse à une population très vulnérable, en particulier les personnes qui se sont retrouvées en situation de handicap. En investissant ainsi dans ces infrastructures, on leur donne les meilleures chances de récupérer de leur handicap. Au final, cet investissement dans de telles structures est bénéfique et rentable pour la société, car ces personnes sont réintégrées, sont capables de reprendre une autonomie et même une activité professionnelle.
Quels sont les bénéfices directs pour la population ?
La demande est grande car le nombre de personnes se retrouvant en situation de handicap et qui nécessitent une prise en charge est important. A titre d’exemple, 2'000 personnes font un AVC chaque année dans le canton de Vaud. Il y a donc une partie importante de la population qui est concernée ou qui pourrait être touchée et ainsi nécessiter une réhabilitation. L’investissement dans le développement d’infrastructures comme l’Institution de Lavigny est donc une bonne nouvelle car cela répond aux besoin des citoyens. Et grâce à la mise en commun des compétences de l’Institution de Lavigny et de celles du Département de Neurosciences cliniques du CHUV, on se donne les moyens de répondre pleinement à ces besoins.
Quel est l’impact de cette convergence CHUV-Institution de Lavigny sur les soins ?
Le fait de regrouper la recherche technologique du CHUV et les soins de l’Institution de Lavigny au même endroit va créer des synergies qui vont permettre d’avancer plus vite et de gagner en efficacité, au bénéfice des patients. Le domaine de la neuroréhabilitation évolue rapidement et les progrès apportés en amont par les nouvelles technologies, dans la phase aigüe d’un traitement, vont pouvoir réduire le besoin de réhabilitation par la suite. Quant à la réhabilitation elle-même, elle va également beaucoup profiter de ces nouvelles technologies, comme la réalité virtuelle ou la robotique. Ces progrès permettent de toujours mieux adapter la réhabilitation aux différents patients, qui peuvent ainsi bénéficier de programmes plus efficaces importants.